25
Apr
2006

chair cherie

FURIEUSEMENT

Je veux te prendre, toi que je tiens haletante
Contre mes seins, les yeux de noirs de consentement ;
Je veux te posséder comme un amant,
Je veux te prendre jusqu'au cœur !...Je veux te prendre !...

Ah ! rouler ma nudité sur ta nudité,
Te fixer, te dévorer les yeux jusqu'à l'âme,
Te vouloir, te vouloir !... Et n'être qu'une femme
Sur le bord défendu de la félicité !...

Et m'assouvir d'une possession ingrate
Qui voudrait te combler, t'atteindre, t'éventrer,
Et qui n'est rien qu'un geste vain d'ongle fardé
Fouillant de loin ta chair profonde et délicate !...

Lucie Delarue Mardrus

---
LE DANGEREUX DÉSIR


I

Viens ce soir sur la berge où rampent les eaux riches
De reflets isolés plus rouges que du sang ;
La Seine a des profils sinistres de péniches
Et tout l'air des bas-fonds d'un Londres menaçant.

Je te tiens au poignet, mal vêtue et perverse,
Blonde, blonde !... et britannique terriblement...
N'imagines-tu pas, dans ce vent plein d'averse,
Qu'il pourrait arriver un sombre événement ?

N'attends-tu pas de moi quelques mauvais absences
Où le geste brutal qui tourmente mon poing
Me jettera sur toi, pâle de jouissance,
Pour t’assommer à coup de caillou dans un coin ?

Qui sait si tel sursaut d'origines douteuses
Ne me fait pas un sang de garce ou d'assassin,
Ce soir, devant ce fleuve et dans cet air malsain
Où gronde la couleur des usines fumeuses ?

Pourquoi m'avoir parlé si longtemps de ton mal
Poétique et pervers de riche détraquée,
Sans voir quelle prunelle obscure d'animal,
Brillait, dans la douceur de mes cils embusqués ?

- Ah laisse-moi ! Va-t-en ! Je me retournerai
Contre toi tout à coup, les yeux noirs d'anarchie,
Pour te frapper, pour t'écraser ce coeur doré
En face du malheur éternel de la vie !..

II

A quoi bon tout cela, puisque la vie est autre ?
Il vaudra toujours mieux n'avoir rien dit ni fait.
Ma colère subite et profonde d'apôtre,
Je l'oublierai, je la renierai, s'il te plaît.

Voici l'ombre odorante et la douceur des choses ;
Je retombe dans les coussins dont j'ai médit.
Ah ! sombrer dans la joie et rouler dans les roses,
Et ne plus rien savoir que le bonheur du lit !

Penche-toi sur mes yeux où le regard trépasse.
Où te veut tout un long désir de velours noir.
Je m'abandonne et m'affaiblis, je me sens lasse
Contre tes seins vivants et tièdes dans le soir.

Que, lentes, la richesse et la douceur de vivre
Nous balancent au fond d'un suprême hamac
Et que notre âme en nous repose comme un lac
Jusqu'à l'heure aux yeux durs de se prendre et d'être ivres.

- Comment me souviendrais-je encore du sanglot
Rauque et du cauchemar plein d'averse des berges,
Lorsque baignent tes bras, tes hanches, tes seins vierges,
Dans cette étoffe bleue et douce comme une eau ?

A genoux devant toi, toute blancheur, j'abjure
Les ténèbres qui nourrissaient mon rêve amer :
Je ne veux plus porter en moi comme une blessure
Que le génie ardent et profond de la chair !

Lucie Delarue Mardrus
logo

dieherzdamenbesuchenmich

User Status

Du bist nicht angemeldet.

Aktuelle Beiträge

ist die zukunft der arbeitslosigkeit...
ist die zukunft der arbeitslosigkeit durch die demokratie...
voluptuosissimus - 3. Apr, 23:32
deutschland ist scheisse
ans tatzenkreuz ans schwarze des adels und der reaktion schlagt...
voluptuosissimus - 18. Aug, 21:15
Agamben giorgio danke!
der italienische philosoph giorgio agamben hat dazu...
voluptuosissimus - 18. Aug, 21:10
tschüss berlin
mit heissem hass- auf das system- und kältester verachtung- für...
voluptuosissimus - 29. Mai, 15:12
sozialrevolutionärer...
I:worringer strophe Heissa vivat Republik wöre mer...
voluptuosissimus - 24. Mai, 16:13

Links

Suche

 

Status

Online seit 6934 Tagen
Zuletzt aktualisiert: 3. Apr, 23:32

Credits


aleatorismus
arbeit ist scheisse
buddha
Demokratie
deutzland
dubistgeildubistgeildubistgeil
erotische poesie
fakultäten
freie liebe
freies Rheinland
frieden
germanisch
gesundheit
grammatik
ICH
koenig der welt
... weitere
Profil
Abmelden
Weblog abonnieren